C’est en 1962 que Michel LeMoignan (1919-2000) de Grande-Rivière et Claude Allard (1923-2015) de Carleton concrétisent leur projet « de préserver de l’oubli les faits et gestes de nos ancêtres ». La Société historique de la Gaspésie voit le jour le 5 septembre 1962 dans un bureau du Séminaire de Gaspé. Dans les lettres patentes datées du 9 octobre de la même année, on y lit que son mandat sera, entre autres, de « publier une revue historique ».
Hommes passionnés et déterminés, ils se mettent tout de suite dans l’action et c’est le 22 février 1963 que paraît le premier numéro de la Revue d’histoire de la Gaspésie. Claude Allard en est le directeur et rédacteur en chef alors que Michel LeMoignan est le président de la Société. En 1969, l’équipe accueille de nouveaux membres dont Jules Bélanger (1929-2021) de Nouvelle. Tour à tour responsable de la publicité, collaborateur, membre du comité de rédaction, président, ce dernier exercera divers rôles au sein de la Société historique, puis du Musée de la Gaspésie.
« […] si nous acceptons que l’histoire englobe toutes les manifestations de la vie, on comprendra plus facilement que nous voulons atteindre toutes les classes de la société gaspésienne. […] de notre désir […] d’édifier un organisme vraiment solide qui fasse l’orgueil de tous les Gaspésiens et de tous les amateurs de la petite histoire.[…] nous lançons notre Revue d’histoire afin d’établir un contact, un trait d’union entre tous les Gaspésiens. »
Michel LeMoignan,
cofondateur de la Société historique de la Gaspésie, 1963
Au fil des numéros, la revue a connu différents noms, logos et formats. Son contenu aussi a évolué avec l’apparition de chroniques, dont une sur les femmes, et de dossiers thématiques qui sont désormais récurrents depuis 2004. Plus récemment, l’histoire contemporaine a été intégrée alors que la facture visuelle a été actualisée pour devenir le Magazine Gaspésie que vous connaissez, tout en couleurs depuis 2019.
Malgré ses tentatives heureuses et parfois moins, certains aspects essentiels évoqués par M. Allard demeurent : le souci de la qualité et le souhait de traiter de l’histoire dans sa globalité, de celle des pionniers, des institutions et des organismes, des évènements et des origines, sans oublier « le folklore avec ses manifestations de l’âme populaire ». Bref, aborder la petite et grande histoire de la Gaspésie sous toutes ses facettes.
Comment expliquer qu’une revue d’histoire régionale soit toujours vivante? La réponse est simple : la générosité et l’implication des gens. « Le cœur et la détermination n’ont jamais fait défaut. ».
Chaque numéro est produit grâce à une panoplie de bénévoles et de contributions diverses qui rendent possible sa réalisation; ils sont le cœur du Magazine. D’abord, les précieux auteurs et autrices. De l’historien ou historienne au conteur ou à la conteuse, ils sont plus de 800 à avoir collaboré! Puis, il y a les membres du comité de rédaction qui commentent et analysent les textes. Ensuite viennent les photographies qu’individus et organisations nous partagent gracieusement. Enfin, ce sont aussi des bénévoles qui assurent l’ensachage et la distribution.
Puis il y a vous, chers lecteurs, chères lectrices! Vous êtes la raison d’être du Magazine Gaspésie. C’est un immense privilège de vous écouter raconter des histoires et de pouvoir ensuite les partager pour que, tous ensemble, nous continuions d’écrire et de transmettre l’histoire de la Gaspésie.
Citations tirées de :
Revue d’histoire de la Gaspésie, vol. 1, no 1 (no 1), 1963, p. 5-11, 47-48
Michel LeMoignan, « Le 20e anniversaire de la Société historique », Gaspésie, vol. 20, no 4 (no 80), 1982, p. 3-5.