Val-d’Espoir, cette magnifique vallée gaspésienne, est unique au Québec. Et son nom est l’un des plus poétiques que l’on puisse trouver. Le panorama du haut de la Côte-des-Pères est exceptionnel et fait rêver tous ceux et celles qui ont eu le bonheur de l’admirer au cours des saisons.

Réal-Gabriel Bujold
Écrivain et originaire de Val-d’Espoir

Ce joyau de la Gaspésie, en arrière-pays de Percé, fut d’abord une colonie avant de voir le jour comme village en 1923. Cependant, il a été érigé canoniquement en paroisse en 1932 sous le nom de Val-d’Espoir. Auparavant, à la fin des années 1920, on a placé l’endroit sous le vocable de Saint-Antoine, puis de Saint-Phocas, patron de la mission et par la suite de la paroisse dans ses débuts.

De Cap-d’Espoir à Val-d’Espoir
C’est le curé Antoine Poirier qui a fondé Val-d’Espoir. Il s’est inspiré du nom de Cap-d’Espoir dont il était le pasteur. Plus tard, il rêvera d’une nouvelle mission,
plus loin dans le canton Rameau, qu’il voudra nommer Mont-d’Espoir. Mais cette nouvelle paroisse, ouverte
en 1938, portera finalement le nom de Saint-Gabriel-de-Gaspé qui disparaitra définitivement vers 1972 suite à la fermeture de plus d’une dizaine de villages de l’arrière-pays gaspésien. Par la suite, lors de la construction de la nouvelle église en 1955, le nouveau patron de Val-d’Espoir sera Saint-François-de-Sales.

Au cœur du village, on retrouve la route des Pères et sa côte légendaire. Cette route s’appelle ainsi en l’honneur des pères Cisterciens pour la plupart venus d’Europe et qui ont fondé un monastère en 1928. Cette institution a fermé ses portes en 1935 et a été reprise par les Clercs de Saint-Viateur qui y ont ouvert une école d’agriculture et une ferme expérimentale en 1938, école qui a brillé de ses mille feux durant près de vingt-cinq ans jusqu’à sa fermeture au début des années 1960.

En 2007, la route principale du village a été nommée chemin de Val-d’Espoir suite à un vote populaire lors de son 75e anniversaire.

Autres endroits spécifiques
Quelques endroits spécifiques du village portaient des noms différents, soit Forceville, à l’est, le petit Québec, et quelques autres… puis divers rangs : le rang Six, les rangs Trois, tous maintenant fermés, sauf celui en haut de la côte des Pères à la limite de Cap-d’Espoir. Longeant la voie ferrée, on retrouve la route Lemieux qui existe toujours et qui permet un raccourci entre Chandler et Gaspé, évitant ainsi de passer par le village touristique de Percé.

Quelques rivières sont particulièrement attrayantes. Entre le village et le rang VI, on retrouve une chute appelée « chute du six ». Plus au nord, et ayant son embouchure dans la mer à Coin-du- Banc, la célèbre rivière Portage maintenant connue sous le nom de rivière aux Émeraudes, à cause de la couleur de ses eaux. Il y a là une chute en cascades et une fosse aux eaux limpides qui font le bonheur des touristes de partout.

À Sainte-Dorothée, Ville de Laval, une rue porte le nom de Val-d’Espoir.

En 1976, la chanteuse Louise Forestier, avec le parolier Claude Lafrance, a connu un grand succès avec sa chanson intitulée Val-d’Espoir. Tout le monde croyait qu’elle était une enfant du village, mais ce n’était pas le cas. Elle est née à Shawinigan. Elle ne savait même pas que le village existait vraiment en Gaspésie et a souvent émis le vœu d’aller visiter un jour ce magnifique
coin du Québec.

« Je m’en vais à Val d’Espoir. Au pays des forêts noires Le silence m’attend sur le seuil De la maison de mes aïeuls. »

Photo

Fresques historiques sur l’Église Saint-François-de-Sales de Val-d’Espoir.
Photo : Réal-Gabriel Bujold, carte postale, Musée historique de Val-d’Espoir